Là...
Plus j'y pense, chère ex-coloc, et moins je suis d'accord avec la critique que tu as entendue qui comparait la pièce Là de Serge Boucher, que nous sommes allés voir hier soir, à un téléroman. Je ne vois pas en quoi cet intelligent et intéressant portrait du quotidien d'un restaurant de région peut avoir autant de ressemblances avec Virgine ou L'auberge du chien noir! Certes, on y raconte la vie de tous les jours, mais elle n'est pas fractionnée en courts épisodes de même durée et elle n'est pas une histoire invraisemblable très longue (j'ai consulté Le Petit Robert avant de me prononcer!) D'autant plus que je trouve que ce serait de réduire le talent, que plusieurs comparent à Tremblay, de ce dramaturge de Victo!
Il faut dire que j'avais déjà été séduit par l'écriture de l'homme. La pièce 24 poses (portraits), présentée alors au Théâtre d'Aujourd'hui en 1999, avait éveillé en moi une telle quantité d'émotions et de questionnements que j'en avais été bouleversé. D'autant plus que j'y allais avec P à reculons, pour ma fête, et que je m'attendais à une pièce plutôt moche. Quelques minutes après les premières répliques, j'étais déjà sous le charme (de la pièce, et non de P! ;))
Et ce dramaturge sans prétention, que j'avais côtoyé comme stagiaire en enseignement alors qu'il sévissait à l'école Pierre-Bédard de St-Rémi sans le reconnaître, a encore réussi à m'étonner hier soir! Pas que la pièce regorge de rebondissements, non, mais elle a seulement un ton et un propos qui ne peuvent que, dans quelques années, nous permettre de nous rappeler que nous étions Là...
Oh oui, nous étions Là... Quelle grande pièce, qui nous montre qu'on est tous construits de souvenirs et de temps qui passe, et que chaque miette de passé peut avoir une importance dans notre personnalité...
8 mars 2007 à 13 h 56