On partageait un appartement et on se racontait des histoires avant de dormir; on n'habite plus ensemble mais on partage encore nos folies!

samedi 23 décembre 2006

Dis-moi c'est quoi ta toune? (tell me what is your song)

Ça fait longtemps que ça me chicote. Je remarque une tendance qui me met éminemment mal à l'aise, surtout dans les séries télé comme Les Invincibles, Fortier et Sophie Paquin, puis hier soir, le film Roméo et Juliette a fait déborder mon vase.

(Je ne ferai pas ici de critique de ce film tellement décrié... Ce n'est effectivement pas un très grand film, mais c'est à mon sens beaucoup moins pire qu'on le dit. L'histoire d'amour entre les deux ados est plutôt touchante...)

Ce dont je parle, c'est de la présence envahissante de chansons en anglais dans des oeuvres francophones. J'ai l'impression de revivre mon adolescence, alors que notre prof d'art dramatique nous expliquait qu'une chanson en français serait tellement plus percutante dans nos productions, nous qui ne jurions que par les groupes à la mode à l'époque... qui chantaient évidemment en anglais.

Je ne sais pas trop comment nommer mon malaise. Je ne veux pas dénigrer la qualité ni le succès des artistes anglophones d'ici (puisqu'au moins, ces chansons en anglais viennent d'artistes québécois, en majorité). Je salue bien bas les Arcade Fire, Patrick Watson, Simple Plan qui connaissent un rayonnement mérité. Ils ont leur place dans ma discothèque et je les apprécie.

Mais je n'ai pas l'impression que le français n'est plus menacé. Je trouve que ces films et ces séries télé gagneraient à faire une place à des chansons en français, alors qu'ils soignent la langue que leurs comédiens utilisent. À l'image d'un Yves Pelletier qui a fait appel à Dumas et à Carl Bastien pour signer la trame sonore de son film Les Aimants, pourquoi ne pas se tourner vers des Yann Perreau, Pierre Lapointe et tellement d'autres pour habiller musicalement des oeuvres d'ici?

En plus de donner plus d'impact aux films et aux séries en français, la présence de chansons en français dans ces oeuvres à grande diffusion est bien sûr un plus pour ces artistes musicaux. Alors que la plupart d'entre eux sont boudés par les radios commerciales, une visibilité plus grande n'est pas à dénigrer. On n'a qu'à penser à ce qu'ont fait les "pa-pa-pa-paaa-pa!" de la chanson "Tu m'aimes ou tu mens" pour la carrière de Dumas!

En fait, quand je vois un film comme Roméo et Juliette, qui contient beaucoup de musique et pas une seule chanson en français, je me dis que la chanson québécoise francophone n'est pas valorisée. Et c'est bien dommage car, surtout pour un film comme celui-ci que beaucoup d'ados verront, c'était une bien belle occasion d'ouvrir une porte sur la richesse de notre patrimoine culturel... Même chose pour la chanson du générique des Invincibles, que Radio-Canada fait passer en boucle depuis quelques semaines.

J'écris tout ça et je suis sûre que je susciterai des réactions. Car il est de bon ton ces temps-ci d'afficher sa préférence pour la nouvelle scène anglophone montréalaise. Mais faut-il le faire au détriment de tout un pan de la chanson qui continue de s'enrichir? Il me semble qu'il devrait y avoir un juste milieu...

mardi 19 décembre 2006

En attendant le père Noël...

... pourquoi ne pas s'imaginer être un de ses lutins? Voici la chance de t'imaginer ce que tu aurais l'air, chère ex-coloc!

Elf Yourself

lundi 18 décembre 2006

Cher Wajdi...


Je me permets de te tutoyer parce que tu m’es rentré sous la peau, avec tes mots. J’ai été complètement bouleversée par Incendies, que j’ai vue au TNM l’automne dernier. Et puis je viens de terminer de lire Forêts. Je compte les jours qui me séparent de la première, en janvier. Je m’offre toute entière pour recevoir cette pièce en pleine gueule, en plein cœur.

Comment tu fais pour raconter la guerre, l’horreur, et en même temps semer des graines de bonheur qui finissent par fleurir? Comment tu fais pour imbriquer tous ces destins, pour tisser de telles toiles humaines? Le sens se dépose en couches sur la beauté des mots, leur mettant le feu, faisant naître d’autres dimensions. Je te lis, je t’écoute, et je suis bouche bée d’admiration. Je voudrais écrire comme toi, parce que tu sais aller à l’essentiel sans jamais le nommer.

Je parle de tes mots, mais ton langage me touche aussi. J’ai vu deux fois ta mise en scène des Trois sœurs, de Tchekhov. C’était tellement jubilatoire, tellement intense! Le malaise des trois femmes confinées à la campagne, on le ressentait à une extrême puissance. Tu sais évoquer l’invisible, créer des mondes à partir du rien. C’est magnifique.

Je n’ai pas tout vu, je n’ai pas tout lu ce qui porte ta signature. Mais alors que je porte en moi l’histoire de Loup et de ses Forêts, je sais que je te retrouverai quelque part, dans une salle sombre ou dans un livre…

mardi 12 décembre 2006

Popcorn sucré


On le sait d'avance quand on va voir un film de filles. Il y aura un peu de larmes, un peu de rires, de l'amour en masse et un immense sentiment de bien-être en rentrant à la maison après. On s'identifie au héros ou à l'héroïne parce qu'il/elle est imparfait(e), malchanceux(se), un peu tout croche. Et puis quelque chose de grand et beau lui arrive, et avec ce quelque chose l'espoir d'un monde meilleur! Parfois, on crie au génie et on veut acheter le dvd comme après Notting Hill, d'autres fois on fait juste porter en soi une belle histoire pour quelques jours comme après The Holiday. On s'en fout que ça n'arrive pas dans la vraie vie, on s'en fout que ça se passe en Angleterre (patrie de la chick litt et du chick flick, donc paradis des filles!) ou sous le soleil de Californie, on s'en fout que Cameron Diaz et Kate Winslet soient pas mal plus belles (parce qu'entourées d'assistants personnels, faut-il le rappeler!) que nous. On s'en fout parce que pendant deux heures, on a le sourire étampé dans le visage et une petite larme au coin de l'oeil... C'est donc bon du popcorn sucré une fois de temps en temps!

Voir aussi la critique d'Épicure...