On partageait un appartement et on se racontait des histoires avant de dormir; on n'habite plus ensemble mais on partage encore nos folies!

mardi 22 mai 2007

Une étoile filante



Je ne sais pas par où commencer cet hommage obligé, ce texte devant servir à la fois à endiguer la tristesse et à marquer le passage sur terre d'un être extraordinaire. Il était beau, il était grand, il était souriant; ce sont des évidences. Comment faire maintenant pour ne pas oublier son intelligence, sa générosité, surtout cet avenir qu'il n'hésitait pas à prendre à bras-le-corps?


Mon frère Simon était plein de projets - pas toujours réalistes, mais il ne manquait pas d'enthousiasme. Il ne comprenait pas les gens qui se compliquaient la vie. Il a rêvé de conduire un bombardier sur les trottoirs, d'étudier en Allemagne même s'il ne parlait pas allemand, d'ouvrir un garage avec ses meilleurs amis, de faire un méga-party sur un terrain qui ne lui appartenait pas, et tellement d'autres rêves que j'ignore sûrement.


À mesure que nous vieillissions tous, ma famille se rapprochait de plus en plus. Nous rigolions bien, tous ensemble. Simon réparait ma voiture, je corrigeais ses fautes, il me parlait de filles et moi j'essayais de le matcher... Je me réjouis de l'avoir vu la veille de son départ, de garder frais à ma mémoire son grand sourire franc.


Je ne sais pas si je lui ai déjà dit combien je le trouvais intelligent. Combien je l'admirais. Je lance aujourd'hui cette déclaration dans l'air, en souhaitant qu'il demeure pour moi, pour ma famille et pour ses centaines d'amis, ce qu'il a toujours été: une inspiration.

mardi 8 mai 2007

Où étais-tu le 8 mai 1982?

François Gagnon, de la Cyberpresse, pose la question ce matin sur son blogue. Honnêtement, je ne suis pas en mesure de m'en rappeler! Peut-être parce que je n'avais pas encore 4 ans, peut-être aussi parce que je me foutais éperduement, et mes parents aussi, de la Formule 1 à ce moment-là.

À l'inverse, et c'est le point de mon message, j'ai de très clairs souvenirs d'autres "mortalités" célèbres, alors que je ne pouvais même pas m'en émouvoir encore, ne connaissant pas les personnalités qui venaient de passer l'arme à gauche.

Je me souviens du 1re novembre 1987, pour avoir vu mes parents verser une larme suite au décès de René Lévesque. On était tous dans le salon. Pourtant, à ce moment-là de ma vie, Lévesque m'était presque aussi inconnu que peut l'être Arcade Fire à une centenaire papoue.

Comme j'ai un très net souvenir de l'explosion de Challenger en 1986. Je ne connaissais personne sur le vol. Je ne savais même pas que Marc Garneau y avait déjà voyagé. Mais les images sont restées gravées. Et la date du 28 janvier aussi. Peut-être était-ce parce que des élèves de notre école regardaient le décollage en direct...

Je relis mon message, et je me demande pourquoi je l'ai écrit. Peut-être parce que la mémoire m'étonne. Qu'elle associe des événements dramatiques avec de p'tits souvenirs de la vie (voir mon oncle pleurer en apprenant la mort de Gerry Boulet en juillet 1990, dans mon chalet près du Richelieu), et que ces associations font qu'elles seront à tout jamais indiscociables.

Comme un retour de chez le dentiste, en deuxième année, où j'affirmais que je sortais avec celle qui allait devenir mon ex-coloc!!!