Partir à l'entracte
Je dois voir une bonne cinquantaine de spectacles par année. Parfois pour le plaisir, parfois pour le travail, souvent pour les deux. Et je ne pars jamais à l'entracte. (Enfin... ça m'est arrivé une fois, mais je crois que c'est excusable.) J'aime être dans le noir, en attente d'être éblouie, en attente de découvrir un artiste ou un message qui me touchera. Souvent, ça fonctionne! Je reviens chez moi la tête pleine de mots, de musique et de poésie, et je dors comme une bienheureuse... Parfois, je m'ennuie, mais je reste quand même, parce que j'ai l'espoir en cette étincelle qui peut toujours arriver, et tout changer.
Mais ce soir, c'en était trop. Comment, en 2005, peut-on être touché par une pièce vieillie, une mise en scène trop lourde, un amalgame de dépenses inutiles et de tape-à-l'oeil sans magie? Je suis à la fois outrée et déçue, enragée et surexcitée. Et je me demande qui paiera 36$ pour aller voir cette pièce et contribuer à la relance d'un théâtre qui, de toute évidence, n'a pas appris ses leçons pendant son année de fermeture???
C'est rare que je m'entends avec JS, qui avait détesté Les Trois Soeurs au TNM, mais ce soir, nous nous sommes levés de concert à 21h10 et avons accouru vers dehors...