Une étoile filante
Je ne sais pas par où commencer cet hommage obligé, ce texte devant servir à la fois à endiguer la tristesse et à marquer le passage sur terre d'un être extraordinaire. Il était beau, il était grand, il était souriant; ce sont des évidences. Comment faire maintenant pour ne pas oublier son intelligence, sa générosité, surtout cet avenir qu'il n'hésitait pas à prendre à bras-le-corps?
Mon frère Simon était plein de projets - pas toujours réalistes, mais il ne manquait pas d'enthousiasme. Il ne comprenait pas les gens qui se compliquaient la vie. Il a rêvé de conduire un bombardier sur les trottoirs, d'étudier en Allemagne même s'il ne parlait pas allemand, d'ouvrir un garage avec ses meilleurs amis, de faire un méga-party sur un terrain qui ne lui appartenait pas, et tellement d'autres rêves que j'ignore sûrement.
À mesure que nous vieillissions tous, ma famille se rapprochait de plus en plus. Nous rigolions bien, tous ensemble. Simon réparait ma voiture, je corrigeais ses fautes, il me parlait de filles et moi j'essayais de le matcher... Je me réjouis de l'avoir vu la veille de son départ, de garder frais à ma mémoire son grand sourire franc.
Je ne sais pas si je lui ai déjà dit combien je le trouvais intelligent. Combien je l'admirais. Je lance aujourd'hui cette déclaration dans l'air, en souhaitant qu'il demeure pour moi, pour ma famille et pour ses centaines d'amis, ce qu'il a toujours été: une inspiration.